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Le « négativisme » n’est pas une fatalité !

L’être humain – le Français en particulier, semble-t-il – se focalise naturellement sur ce qui ne va pas plutôt que sur les moments positifs de l’existence. Inverser la tendance est souhaitable et… possible.

Pour le président Macron la France est un pays « trop négatif », précisant : « Si l’on s’écoute collectivement, si on branche la radio, allume la télé… on a l’impression que tout est terrible ».

Ce pessimisme, amplifié par la crise sanitaire, n’est pas nouveau. Il est alimenté par la puissante nostalgie d’époques fantasmées – monarchiste, napoléonienne ou gaullienne, considérées comme forcément glorieuses et prospères. Pour 67 % des moins de 35 ans eux-mêmes, « c’était mieux avant » !

A cela s’ajoute un sentiment de déclassement unique dans le club des Etats les plus riches : seuls 12 % d’entre nous estimons que la génération montante bénéficiera d’une vie meilleure que la nôtre. La grande majorité des Français pensent que ce sera pire pour les jeunes. Cette opinion est liée essentiellement, sans doute, au défaut d’ascenseur social dont nous pâtissons. Ici plus qu’ailleurs dans le monde développé, la probabilité pour un fils, une fille d’ouvrier ou d’employé modeste de faire de longues études et/ou de s’enrichir est faible. On sait que l’école dite républicaine, depuis au moins 4 décennies, a beaucoup failli sur ce plan.

Enfin, nous sommes traditionnellement méfiants : les enquêtes anciennes comme actuelles démontrent que 4 Français sur 5 n’ont pas confiance en leurs concitoyens. Encore un record parmi les pays comparables au nôtre.

Cela dit, les explications sociologiques n’épuisent pas le sujet, loin de là. Il y a chez l’être humain, quelles que soient sa culture et sa nationalité, une tendance spontanée à décortiquer ce qui ne va pas avant de « positiver » éventuellement. La peur du danger, chez nos ancêtres préhistoriques, était déjà déterminante pour se défendre contre les prédateurs, se nourrir et survivre.

L’éducation, en bridant les instincts, permet à l’enfant de prendre conscience des menaces jalonnant l’existence. Une nécessité. Mais les parents et pédagogues ne vont-ils pas trop loin en ce sens ?

Les sciences cognitives contemporaines et la « psychologue positive », dont le père est l’Américain Martin Seligman, nous apprennent qu’il est possible d’inverser la tendance. Cela suppose volonté et persévérance car les moments positifs ne sont pas assimilés aussi facilement ni aussi vite que les moments négatifs par le cerveau. Mais la plasticité de cet organe merveilleux est telle que quelques exercices conduisent à voir les choses de façon plus constructive. 

Il nous faut éliminer le « pilotage automatique » de notre esprit et rediriger nos pensées vers ce qui est agréable. Pour vous y aider, consignez chaque soir dans un carnet 3 à 5 épisodes positifs de la journée écoulée. Visualisez alors vos prochaines actions. Peu importe la taille de votre prochaines actions. Ce qui compte, c’est de faire un pas en avant. Vos pensées, guidées vers l’action et le positif, produiront des effets considérables sur le long terme.

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